L'architecte valenciennois Batigny restaure au 19e siècle la façade originale. Selon le goût de l'époque, il y adjoint deux tourelles à chaque extrémité. Il conçoit un programme de statuaire monumentale qu'il confie à Carpeaux, enfant du pays. Celui-ci s'estime lésé et propose un programme de sculpture beaucoup plus important. L'architecte le restreint à l'imposant fronton représentant la personnification de la ville et quelques statues féminines entre les fenêtres. Les bombardements importants de 1940 ne laissent que la façade sur la place d'Armes. Le plan de Reconstruction de la ville est confié à l'architecte Albert Laprade qui conçoit toute une perspective sur la place et introduit un axe visuel. Le changement d'architecte en chef remet en cause ce projet. Jean Vergnaud reprend des axes différents et abandonne le parti de reconstruction dans un style régionaliste prôné par Laprade. Le programme édicté pour la reconstruction des hôtels de ville par le ministère de la Reconstruction est précis et l'architecte doit répondre de façon rigoureuse aux fonctions : accueil du public, bureaux administratifs, pièces officielles et de prestige, salle du conseil municipal. Son projet est résolument moderne. Il choisit le parti de conserver la façade en la consolidant, et d'y adjoindre un volume qui reconstitue le volume ancien. La parcelle d'implantation de l'ancien hôtel de ville est multipliée par trois. Le projet comprend un grand hall public, des salles de réception à l'étage et une tour qui abrite les bureaux et sera le symbole du beffroi. Les travaux débutent en 1953. La façade devient un élément du décor urbain et tranche délibérément avec la brutalité des autres façades, latérales et arrières, constituées de blocs de pierre disposés en quinconce, formant de cette manière un jeu de damiers.
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